Alors que les personnels du CHU de La Réunion entament leur 3e jour de grève face aux craintes liées à la situation financière désastreuse de l’établissement, ils sont plus mobilisés que jamais. Opérations escargot, barrages filtrants mais aussi rencontre avec le préfet et négociations avec l’ARS ont rythmé ces trois journées.
L’ARS, justement, a publié un communiqué pour rappeler les difficultés financières que connaît le centre hospitalier universitaire. «Il lui faut trouver les solutions du retour à l’équilibre», indique l’Agence, «pour garantir la pérennité du CHU et la poursuite de ses missions dans l’intérêt des populations de La Réunion et de Mayotte».
Lors des échanges avec les organisations syndicales, le directeur de l’ARS a précisé que si l’effort de redressement de l’établissement doit se poursuivre, il n’est demandé de porter les réductions de postes au-delà des 190 postes prévues par le directeur général du CHU dans son plan d’action présenté en décembre.
Evidemment, Mayotte est montrée du doigt, l’ARS indiquant «qu’à son sens, un certain nombre de surcoûts liés à des contraintes spécifiques à la situation du CHU dans l’Océan Indien peut être pris en compte (durée de séjour des patients mahorais, obligation d’enseignement, etc.)». Mais l’Agence précise tout de même que «ces surcoûts n’expliquent pas l’ampleur du déficit constaté».
La moitié des financements
Dans son communiqué, l’ARS indique également que les négociations ont été «l’occasion de rappeler aux représentants du personnel les soutiens financiers qui sont octroyés par l’ARS Océan Indien pour répondre aux projets d’investissements et aux difficultés du CHU: 96 Millions €/ an pour les missions d’intérêt général et d’aide contractuelle, 14 millions €/ an pour le soutien à l’investissement dont 8.5 million d’€ pour l’aide à la construction des nouveaux bâtiments au Nord et au Sud, et enfin 9.4 millions d’€ en 2016 au titre des activités déficitaires, ce qui diminue le déficit de l’année qui, sinon aurait été beaucoup plus élevé».
On apprend ainsi que «ces soutiens représentent la moitié des financements disponibles sur l’ensemble des actions de santé menés par l’Agence.»
Enfin, «l’ARS OI constate des défauts majeurs dans la gestion du CHU et des retards dans la modernisation nécessaire de son organisation. Le rapport d’audit de l’IGAS le confirme et l’explique clairement». L’Agence demande à la direction du CHU de corriger ces défauts et de poser le Centre Hospitalier Universitaire sur de nouvelles bases de fonctionnement durable autour du projet médical en cours d’élaboration.»
RR
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