L’ARS organise une conférence sur les retards structurels de Mayotte en matière d’eau potable

Accéder en permanence à une eau potable de qualité n'a rien d'évident à Mayotte où de gros travaux sont attendus. C'est l'ARS qui le dit et qui reprend enfin le débat à son compte sur ce sujet sensible après les coupures de 2016 et 2017.

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Les rampes d'eau à disposition de la population en février 2017

L’Agence régionale de Santé Océan Indien (ARS OI) rappelle que, tout particulièrement à Mayotte, l’eau est une ressource rare et précieuse: « Maîtriser la qualité et l’accès à l’eau contribue à améliorer l’état de santé de la population mahoraise, tout comme le développement économique et touristique ». C’est pourquoi l’Agence Régionale de Santé organise les mercredi 9 et vendredi 11 octobre un colloque pour garantir l’accès à une eau potable de qualité, au quotidien et pour tous les habitants du territoire.

L’ARS évoque la « grave pénurie d’eau » des années 2016-2017, ayant eu pour conséquence des coupures d’eau sur l’ensemble du territoire. « Cette situation a mis en évidence combien l’eau était une ressource vitale et fragile. En effet, pendant la période des coupures d’eau, le dispositif de surveillance épidémiologique mis en place par l’ARS et Santé Publique France a permis d’observer une très nette augmentation du pourcentage des consultations pour diarrhées, montrant ainsi l’importance, pour la population, de disposer en permanence d’une eau au robinet, fiable en quantité et en qualité. Cet évènement a mis en exergue le retard structurel de Mayotte dans le domaine de l’eau et a abouti à un important programme d’investissement à mener dans les prochaines années. »

Nous sommes en 2019, donc trois ans après, et malgré l’annonce du Plan urgence eau, rien n’est acquis en terme de disponibilité et de bonne qualité actuelle de l’eau du robinet à Mayotte », explique l’ARS. « D’importants travaux » sont donc toujours prévus.

L’ARS organise un colloque, où des experts, « reconnus au niveau national et international », interviendront sur différentes thématiques, avec une attention particulière sur :
– La protection de l’eau, en tant que ressource vitale
– La qualité du traitement de l’eau à Mayotte
– La distribution de l’eau pour tous
– Les mesures d’hygiène en prévention des maladies

Suite aux observations de terrains, à une journée d’échanges avec les principaux acteurs de l’eau à Mayotte et après 2 jours de séminaire ouverts aux institutions, collectivités, élus et associations, les experts remettront leurs évaluations et propositions d’axes d’amélioration.

Pour le grand public, un café des naturalistes sera également proposé le vendredi 11 octobre 2019 sous la forme « conférence / débat » sur les sujets de la qualité et de l’accès à l’eau potable à Mayotte. Rendez-vous à 18h au bar / restaurant La Croisette à Mamoudzou.

Les conférenciers sont :

Aude Sturma était venue présenter sa thèse en 2014

Aude Sturma, qui était intervenue de nombreuses fois à Mayotte. Docteur en sociologie, chargée de recherche contractuelle CNRS au Centre d’Etude et de Recherche Travail Organisation Pouvoir (CERTOP). Elle a soutenu sa thèse intitulée « Les défis de l’assainissement à Mayotte, Dynamiques de changement social et effets pervers de l’action publique » en 2013. Ses axes de recherche portent sur la sociologie de l’environnement, des risques, des représentations et des usages de l’eau.

Antoine Montiel, Ingénieur retraité de la Ville de Paris, responsable du laboratoire d’analyses et de recherches analyses et traitement des eaux. Directeur qualité Eaux de Paris, il est également membre de plusieurs groupes de travail :
• Conseil supérieur d’hygiène publique de France, AFSSA, OMS,
• Conseil pour différents services d’eaux et/ou DASS, ARS, Bureaux d’études.
Il a effectué plusieurs missions à Mayotte pour le compte du SIEAM entre 2009 et 2014 : appui au SIEAM et à la SMAE pour une aide à l’amélioration de la qualité de l’eau distribuée

Jean Carré, Enseignant-chercheur, retraité de l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique. Il a été en charge de l’enseignement en hydrogéologie et s’intéresse depuis une quinzaine d’années à la protection des captages et s’est impliqué dans l’étude sur la protection des prises d’eau de surface pour le compte des agences de l’eau (2000) et du guide du ministère de la Santé sur la protection des captages (2008). Il a aussi participé à l’élaboration des avis de l’Anses sur le développement des énergies nouvelles dans les périmètres, sur la recharge des nappes et sur la réutilisation des eaux usées en agriculture. Il est hydrogéologue agréé coordonnateur pour Mayotte.

François Mansotte, Ingénieur chimiste et ingénieur du génie sanitaire, a été responsable du service « Santé Environnement » au sein de plusieurs DDASS et ARS de 1981 à 2018. Il a notamment été en poste à l’ARS Océan Indien, direction de l’île de Mayotte, de 2012 à 2014 en tant que responsable du Pôle Promotion de la Santé et Milieu de Vie.

3 Commentaires

  1. N’est pas évident pour les clandestins qui constituent plus de la moitié de la population et dont les 2/3 vivent dans des bidonvilles. Ne détournons pas le sujet: il faut nous raser ces bidonvilles et ramener chez eux ceux qui n’ont pas vocation à rester sur le territoire.

  2. En métropole et à La Réunion, il y a des points d’eau partout ?
    L’eau nest pas censée se trouver dans les habitats, les bâtiments,… sûr que si on construit là où on ne devrait pas et sans autorisation…

    Bref, pour dire que vous détournez les choses. Adaptation tou!

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