Tir mortel : le policier placé sous statut de témoin assisté

Le juge a tranché : le policier auteur d'un tir fatal ce dimanche a été placé sous statut de témoin assisté, et non mis en examen comme le réclamait le procureur. Il est donc laissé libre sans contrôle judiciaire.

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Le tribunal judiciaire de Mamoudzou

Le policier qui a ouvert le feu sur un homme d’une trentaine d’années dimanche matin n’a pas été mis en examen comme le demandait le procureur. A l’issue de son audition devant le juge d’instruction, ce dernier a opté pour une option intermédiaire : le placement sous statut de témoin assisté.
Ce statut est à cheval entre la mise en examen et le non-lieu, ainsi l’enquête va se poursuivre, avec notamment une autopsie du défunt prévue en fin de semaine. Pour l’heure, tous les  témoignages recueillis corroborent la version du policier. L’homme à qui il a sauvé la vie a reçu 5 jours d’ITT pour les coups reçus à la tête par son agresseur, et l’hémorragie abondante qu’il a eue a sans doute joué dans la décision du juge, la blessure pouvant paraître plus grave qu’elle n’était.

Le statut de témoin assisté n’est toutefois pas synonyme d’abandon des poursuites. L’enquête qui se poursuit peut encore donner lieu à une mise en examen suivie d’un procès en cour d’Assises, ou d’un non lieu pur et simple.

L’autre volet des investigations porte sur les événements qui ont précédé ce drame.

Le procureur Camille Miansoni demandait une mise en examen et un contrôle judiciaire, le juge en a décidé autrement

Selon les éléments recueillis, les policiers passaient sans le savoir sur les lieux d’un décasage sauvage qui a dégénéré. L’homme frappé à la tête se présente comme le propriétaire d’un terrain et d’un banga jadis occupé par sa belle-mère, décédée il y a cinq ans de cela. Depuis la fille de cette dernière s’y était installée avec son compagnon et leur fils, âgé d’une trentaine d’années. C’est lui qui a porté les coups de matraque, et qui a été mortellement atteint par le tir du policier.

Quelques minutes avant, la scène avait déjà failli virer au drame. Le propriétaire, pour forcer les occupants à quitter la banga avait fait appel à son neveu, venu avec trois amis de Mtsangamouji en renfort. Un habitant s’en était pris à la voiture de ces derniers, qui ont démarré en trombe en renversant l’homme. C’est là que les policiers sont passés et ont voulu porter secours à ce dernier, avec l’enchaînement dramatique des événements que l’on connaît. L’homme renversé a reçu 5 jours d’ITT (incapacité totale de travail) et le propriétaire frappé à la tête, 5 jours d’ITT.

Y.D.

23 Commentaires

  1. Et c’est parti pour la gueguerre « Policier Assassin  » VS « Il faut tirer à belle réelle sur les délinquants » … N’y a-t-il personne pour avoir un avis modéré sur ce fait divers dont quasiment personne ne connait les détails ?

  2. Il est sorti libre du tribunal et a eu le feu vert pour aller tuer un autre gamin ! Quelle décision absurde et pleine de bassesse de cette justice à double vitesse ! C’est la première fois que je sens avec mes narines l’injustice à outrance, une odeur pestilentielle nauséabonde.

    • Naomi Toibrane : et si c’était un membre de ta famille qui a été tué ? Tu as déjà songé à ça toi ? Réfléchis un peu et regarde la réalité en face au lieu dire n’importe quoi : il y a eu mort d’un jeune, tu comprends cela ?

    • Naomi Toibrane : je ne suis pas partial comme tu le penses, mais la riposte du policier à la gâchette facile est disproportionnée : une personne te donne une gifle au niveau de ta joue, et toi en riposte tu le coupes la tête avec une machette ? Eh bien non et non, donne lui une bonne raclée ou un coup de poing à la mâchoire. Le policier à la gâchette facile ( qui aime tirer des coups de feu immédiatement sans réfléchir ) avait plusieurs possibilités pour qu’il n’y ait pas de mort de jeune : lui tirer sur un membre le pied ou la main, un tire de neutralisation et j’en passe, et non pas lui tirer à bout portant sur un organe vitale.

    • Nad Wellsonne Bac : je tiens à vous rappeler qu’on ne naît pas délinquant, c’est la société qui nous rend délinquant. Et ce n’est pas parceque vous avez eu la chance de ne pas être délinquant que vous allez vous foutre de la gueule des autres. N’oublie pas que le policier auteur de coup(s) de feu fatale(s) est en liberté, il faut toujours s’attendre à des imprévus d’existence, la vie est pleine de surprises : qui sait que vous ne serez pas sa prochaine victime, avec comme argument du policier à la gâchette facile, une balle perdue, Eh oui, sait-on jamais mon pote.

    • A B King aboud : je l’ai déjà dit et je répète que le policier aurait pu viser un membre ( la jambe, le bras…) Et non pas viser et tirer à bout portant sur un organe vitale. Ce policier à la gâchette a tout simplement perdu son sang-froid et s’est mis dans tous ses états. Il s’est comporté comme un irresponsable. Le plus grand problème, c’est qu’il est libre, et va certainement récidiver, tuer un autre jeune encore, ou peut-être vous même, sait-on jamais !

    • Naomi Toibrane il y avait d’autre façon de le maîtriser la police ont reçue une formation pour ce genre de pratique.
      Et les questions qu’on se pose est que l’enquête ne va jamais faire la transparence sont:

      Quel était l’objet de la dispute entre ces deux individus qui se battaient ?

      À combien d’agent la police était-elle intervenue ?

      Pourquoi le policier lui a t-il tiré au niveau de l’abdomen ?

      La victime (décédée) était-il près de la personne à laquelle il frappait avec la matraque ?

      (Si c le cas) Pourquoi le policier a-t-il pris la décision de tirer alors même qu’il aurait pu blesser l’autre individu ?

      Ou bien, la victime s’était déjà séparée de l’autre personne et que c’est là que le policier à juger de tirer à cause d’un autre acte suspicieux ou dangereux de la victime ?

    • Said Hassane c’est chez gens là, il y en a qui sont pas bien. Et le souci c’est que ils ont une très grande solidarité entre eux même quand ils sont conscient qu’ils s’agit d’une bavure de leur part.
      J’ai subit ça de la part d’un policier métropolitain devant deux collègues mahorais.
      L’agent me dit je cite:  » quand un policier s’adresse à TOI, tu fermes ta gueule » et me menaçant de me mettre une amande car mon scooter était garé devant un sandwicherie (il s’agissait d’un arrêt car j’avais mon casque et mes gants enfilés. Ces collègues (censeurs mahorais) se sont tus malgré que je leur ai fait la remarque que leur collègue venait de m’insulter devant des jeunes qui m’ont dit qu’ils sont prêts à être témoins de cette insulte.

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